Comme j'ai l'habitude de mettre en scène mes modèles réduits sur des dioramas, il fallait trouver le bon décor et les bons personnages. Pour le décor ce sera certainement l'entrée d'un abri bétonné pour munitions, pour les personnages nous partirons sur des militaires en train de charger des palettes d'obus dans l'engin au moyen du palan.
Première possibilité, des poses classiques, statiques, passe-partout, à laquelle j'ai renoncé. Deuxième possibilité, des poses plus dynamiques représentant des militaires en train de haler les chaînes du palan. A ce stade, la boîte des US RANGERS de chez DRAGON me paraît la plus appropriée pour correspondre à la deuxième solution. Avec quelques adaptations des bras, nous pourrons représenter des soldats en tenue de manoeuvre en train de tirer les chaînes du palan.
Comme nous étions au stade des achats et afin de rentabiliser les frais de port, nous avons également acheté quelques sets de détaillage, l'un pour représenter les attaches de la bâche sur la caisse et l'autre pour des fusils M16 plus conformes à la réalité historique du diorama, la fin des années 70 et le début des années 80, ce qui imposait de facto des modèles M16A1, chargeur courbe de 30 cartouches et cache-flamme en forme de cage.
Après quelques recherches sur internet et sur les sites de vente en ligne, nous nous sommes décidés pour le set DIE DOWN CLEATS ABER réf. 35A95 pour les attaches de la bâche et le set M16 RIFLE VIETNAM WAR EDUARD réf. 635009 pour les fusils.
Le premier propose trois dimensions différentes de longueur pour des passants métalliques pour lanières, qui coupés en deux devraient faire l'affaire pour les attaches de la cordellette de la bâche. Le second présente quatre fusils M16 et quatre fusils M16A1 mais tous avec des chargeurs droits de 20 coups alors que la seconde référence devrait avoir des chargeurs de 30 coups. Nous ferons avec. De toute façon les armes seront présentées en ratelier, sans chargeur. Manoeuvre de temps de paix oblige. En tout cas, il sera hors de question de simuler des bouchons de tir à blanc comme nous l'avions réalisé précédemment vu la finesse des canons.
Ces kits ont été achetés chez 132 PASSION et sont arrivés dans les temps et en état.
Néanmoins, j'ai été déçu par les sets ABER et EDUARD.
Les fusils de chez ABER sont très, très, très fins, trop fins. Le plastique, à certains endroits, est tellement mince qu'il en devient translucide. Par exemple, la crosse ne mesure que 1mm d'épaisseur, soit 35mm en taille réelle, ce qui me paraît un peu faible. Leur mise en place demandera une attention toute particulière et tout brossage à sec est exclus au risque de briser les canons.
Même remarque pour les attaches de EDUARD, leur finesse est à la limite de la practicabilité. 0,17mm d'épaisseur, soit 5mm en taille réelle. Cela semble correcte mais au 1/35, 0,17mm c'est très, très, très fin, trop fin.
Nous verrons bien à l'usage.

Nous avons poursuivi l'ameublement de la cabine avant par d'ultimes détails.
Nous avons placé une lampe torche coudée TL 122 à côté du jerrycan d'eau. Il s'agit d'une référence tirée d'un kit TAMYIA et glissée dans un profilé rond Evergreen de 2mm que nous avons évidé à 1,6mm. Une fente est ouverte sur le côté pour permettre le passage de l'interrupteur.
Sous la lampe, à titre d'entraînement, nous avons collé un taquet d'arrimage que nous avions commandé chez ABER. Comme je le pensais, c'est la galère tant à plier qu'à coller. C'est pas gagné.
Sur le sol, devant le siège du conducteur, nous avons collé les manettes de guidage agrémentées à leur base de deux quarts de cercle sensés représenter les pièces crantées servant au blocage de ces manettes. A cette échelle, les dents du crantage n'ont pas été réalisées. Deux petits tronçons d'étiré sont placés sur la tranche de ces quarts de cercle pour simuler les pênes de blocage.
Les boutons-poussoirs de ces pênes, au sommet des poignées, présents sur la pièce d'origine, ont été limés lors de l'enlèvement des traces de moulage et remplacés par des tronçons d'étiré.
Une section de profilé Evergreen est collée sur le sol, entre l'emplacement des manettes de guidage et la paroi du compartiment du bloc de transmission, simulant la barre de couplage entre ces éléments.

M548A1 winch

Tous les M548 et M548A1 étaient équipés d'un treuil avant, de même que les variantes de guerre électronique M1015. Les véhicules M730, porteurs du système anti-aérien Chaparral, et leurs reconstructions M548A3 n'en disposaient pas. Ce treuil a une puissance de traction de 24000 lb, soit une dizaine de tonnes.
Le treuil se monte sans problème sauf pour la barre de liaison inférieure qui est très fragile et que nous avons remplacé par une baguette Evergreen de 0,5mm.
Une ficelle de cuisine est enroulée autour du tambour pour une meilleure simulation du câble. Son extrémité est munie d'un étrier fixe scratché en profilé plastique et fermé d'un boulon en étiré dont l'extrémité a été formée en champignon en l'approchant d'une flamme.
Dans cet étrier nous avons accroché un morceau de chaîne, ancien bijou fantaisie, muni d'un crochet en laiton à l'autre bout. Réglementairement, cette chaîne est placée sous le jerrycan d'eau, à l'intérieur de la cabine.
Cerise sur le gâteau, nous avons créé les manettes de commande du treuil en feuille de métal, une manette verticale, servant à embrayer/débrayer le tambour avec le moteur, avec son verrou de blocage et une manette horizontale servant à bloquer le tambour.

M548A1 tracked cargo carrier, les portes avant mise en place

Non pas du paradis ou de la prison mais de la cabine avant de notre M548A1 tracked cargo carrier.
Rien de bien compliqué, de la carte plastique, du rabiot ( sacoche de moto pour le "pamphlet bag" ou sacoche de documentation et les taquets où sont attachées les lanières de traction des portes ), de l'étiré ( les tiges horizontales commandant les pênes des verrous ), de la feuille de plomb ( les lanières de traction des portes et les lanières du "pamphlet bag" ), des taquets en photodécoupe de chez ABER. Les différents boulons sont découpés à l'emporte-pièce dans de la feuille plastique EVERGREEN avec un perloir.
Petites remarques sur les taquets ABER, si leur longueur semble correcte, les points de soudure sont vraiment trop petits. Comme convenu, ils sont très, très fins et très, très délicats à mettre en place.
Le plus compliqué a été la création des charnières. Leur forme n'est pas conforme mais, sur le moment, c'est tout ce que nous avons trouvé compte tenu de la création des feuillures sur les encadrements des portes.

Comme dit le poête :
"Hâtez-vous lentement et, sans perdre courage,

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :

Polissez-le sans cesse et le repolissez…"
Telle pourrait être l'antienne de ce modèle réduit qui, plus nous avançons, plus nous le découvrons basique et nécessitant quelques travaux d'amélioration.
Dernière déconvenue, la bâche du poste de conduite normalement en toile plastique mais qui ici prend les allures d'un blindage, pas moins de 1.3mm d'épaisseur, soit 45mm à l'échelle 1. Un vrai blindage et les vitres arrières, en plastique souple dans la réalité, sont du même acabit.
Si à l'extérieur, les plis de la bâche sont acceptables, l'intérieur est monstrueusement empâté, 4mm d'épaisseur dans les coins, pas question de le détailler en l'état.
Minimum syndical oblige, le trou d'homme pour la circulaire de mitrailleuse est ouvert. On aurait aimé l'option de le fermer avec son "couvercle".
Comme vous nous connaissez, nous n'allions pas rester échouer sur cet écueil. Une tempête de cerveau ( brain-storming ) plus tard nous décidions de fabriquer notre propre bâche, avec son armature intérieure qui plus est.
Une feuille d'aluminium suffisamment épaisse et de provenance inconnue, peut être une barquette alimentaire, est pressée sur la pièce adéquate de la maquette puis découpée aux longueurs et largeurs souhaitées. Pour la rigidifier, l'armature est ensuite mise en place et collée à l'intérieur à partir de profilés EVERGREEN. Nous avons dû augmenter l'épaisseur de certains tubes pour mieux solidifier l'ensemble.
Les ouvertures des vitres arrières et le trou d'homme sont découpés au cutter. Pour ce dernier, afin de cacher la misère de la découpe, il est entouré d'un cercle de carte plastique extérieur qu'il aurait plutôt fallu placer à l'intérieur. Nous le saurons pour la prochaine fois.
Les vitres arrières sont découpées dans une feuille d'intercalaire transparente. Nous les avons collées à la superglue puis recouvertes et débordées de vernis brillant pour mieux solidifier la fixation.
Pour l'instant, ce montage est satisfaisant et devrait faire l'affaire même s'il est légèremet tordu. Le collage final devrait corriger ce petit défaut. Sinon, à défaut, c'est le cas de le dire, nous en reviendrons à la pièce originelle.
Tout cela pour ça, nous diriez-vous mais comme nous l'avons déjà dit :" Hâtez-vous lentement et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage, Polissez-le sans cesse et le repolissez…"