Ca y est, mon AH1 W Cobra est baptisé. Il s'agit de l'appareil 246 du Marine Light Attack Helicopter Squadron 369 (HMLA-369). L'escadron fut déployé en arabie Saoudite, dans le cadre de l'opération Desert Shield, d'août 1990 à mars 1991. Il fut la première unité de l'USMC de ce type déployée sur ce théatre d'opérations. Puis de novembre 1992 à avril 1993, l'escadron fut déployé en Somalie, durant l'opération Restore Hope.
Les seules photos de l'appareils trouvées sur internet sont celles de l'appareil en livrée sable et grise que je n'ai pas réussie à reproduire. J'en suis donc réduit à la notice de montage ITALERI qui présente une livrée entièrement sable avec la mention "Arabie Saoudite 1991".
Comme je l'ai déjà précisé dans un article précédent, les décalcomanies d'origine sont surdimensionnées, peut être du 1/24.
J'ai donc scanné les numéros de l'appareil, je les ai réduits et imprimés sur une feuille de décalcomanie vierge transparente. Je les ai isolés par une double couche de vernis mat puis, une fois bien secs, ils ont été trempés quelques minutes dans l'eau et mis en place au-dessus des baies électroniques et d'armement.
L'appareil est prêt pour l'ultime vernissage.

Comme quoi j'y étais vraiment

Samedi dernier je mariais le fils et, en matinée, pendant que les femmes se faisaient belles et que le futur époux réglait les derniers détails, je me retrouvais laissé à moi-même avec un trou de plusieurs heures à combler dans mon emploi du temps.
Nous logions au domaine du Hirtz, au-dessus de WATTWILLER, et encore au-dessus il y avait le HARTMANNSWILLERKOPF, autrement dit le VIEIL ARMAND, un haut lieu de la 1ère guerre mondiale.
https://www.tourisme-alsace.com/fr/239003241-Le-Hartmannswillerkopf-ou-Vieil-Armand.html
Je pris mon bâton de pélerin d'une main, mon courage de l'autre et j'entamais l'ascension. Un chemin s'ouvrait derrière l'hôtel, le Chemin des Dames, qui m'emmenait, en une heure de marche, jusqu'au mémorial du Vieil Armand. Le soleil brillait mais à l'ombre de la forêt il faisait encore frais et des plaques de neige tardait à fondre ci et là. Les sommets, autour de moi, étaient encore largement enneigés.
Lors de la grimpée, j'eu le plaisir de croiser une harde d'une dizaine de chamois, malheureusement sans avoir eu le temps de saisir leur image.
La nécropole nationale était fermée mais je pus déambuler entre les rangées de tombes. Au bas du cimétière s'ouvre un petit portillon qui donne accès aux anciennes tranchées françaises et allemandes. On devine à peine les premières, largement effacées par le temps. Les secondes, profondes, bétonnées, marquent encore brutalement le paysage comme une vilaine cicatrice que l'histoire peinerait à guérir.
La différence entre la légereté de la ligne française et la lourdeur du dispositif allemand est conforme à la réalité de l'époque qui voyait le commandement français refuser des tranchées trop bien protégées pour maintenir la troupe dans l'esprit de l'offensive et de la reconquête des territoires perdus. Quant aux allemands, incapables de poursuivre plus en avant, ils privilégiaient la conservation du terrain conquis par de puissantes fortifications capables de briser les assauts des alliés.
Il existe bien du côté français quelques abris et tranchées bétonnés mais en face c'était une véritable forteresse enterrée que je découvrais, les prémices de la Ligne Maginot, avec de puissants et nombreux bunkers, d'étroites et profondes tranchées empierrées étonnament bien conservées, des galeries plongeant entre les racines de la montagne.
Les troupes françaises avaient conquis le promontoire du Hartmannswillerkopf et les allemands s'accrochaient bec et ongles sur les pentes en dessous.
Bien vite le boyau que j'empruntais plongeait vers la vallée en suivant la ligne de crête de la croupe et devenait un véritable escalier, la"himmelsleiter", l'échelle du ciel si bien nommée.
Du béton, de la tôle certes mais surtout de nombreux murs de pierre parfois écroulés, recouverts de mousse, des marches de géants, des sentiers effacés côtoyant  des abîmes, des amorces de souterrain s'ouvrant sur les ténèbres, des casernes creusées dans le roc donnaient l'impression de suivre d'antiques chemins échappées des Terres du Milieu menant à la Moria ou vers les terres du Seigneur Ténébreux.

La boite TAMYIA d'où je tirerai les casques

De temps en temps je feuillette les pages électroniques du site LE BON COIN pour tenter d'y dénicher de bonnes affaires, en termes de modélisme.
Dans le cadre du montage de mon AH 1W et plus particulièrement de son équipage, ayant renoncé à acheté des produits REEDOAK pour des raisons de coût, j'étais à la recherche d'un ou plusieurs casques de pilotes d'hélicoptère. Plusieurs fabricants proposent des figurines modernes ou de l'époque de la guerre au Vietnam mais plus de 20 euros ( sans les frais de port ) pour deux ou trois personnages que j'allais de toute façon charcuter, non merci ! Pas avare mais économe.
Me rappelant que TAMYIA proposait à une certaine époque des figurines d'équipages de vehicules blindés américain de l'époque vietnam dont les casques ressemblaient fortement aux casques de pilotes d'hélicoptère, je me suis tourné vers ce fameux site de petites annonces où j'avais déjà trouvé mon bonheur.
J'ai ainsi déniché un particulier qui vendait plusieurs boites de figurines intéressantes. L'une d'elles était la référence n° 3617 1/35 US ARMOURED TROOPS.


Je vous l'accorde la boite n'est pas de toute première jeunesse, au moins les années 70, et la qualité très en dessous des productions modernes. Mais à 5 euros le kit, j'avais deux casques d'équipage d'hélicoptère à un prix défiant toute concurrence. L'armement est bon à jeter mais les poses sont intéressantes, passe partout. Quelques accessoires plus modernes, un nouveau schéma de camouflage et vous redonnez une nouvelle jeunesse à de vieilles figurines.
Des épaulières en carte plastique, des poches plus basses en putty, des attaches en feuille d'alu sous les bras et votre vieilleM 1969 fragmentation protective body armor

devient un PAGST body armor fragmentation protective vest

N'oublions pas non plus qu'en 1983, à BEYROUTH, les gilets pare-balles modèle 1969 et les casques M1 STEEL POT étaient encore en service.


Encore que dans la photo ci-dessus, les marines semblent porter le gilet M-1955 USMC Armored Vest reconnaissable à ses poches de poitrine situées plus bas et un col moins développé.

Mais là on commence à approcher l'enc..... de mouches en plein vol et les limites des produits proposés par les fabricants.
Revenons au Bon Coin, cerise sur le gâteau, le vendeur proposait la référence DRAGON ITALERI n° 341 US INFANTRY DIVISION "BIG RED ONE" au prix de 05 euros.
L'occasion était trop belle, les deux boites pour 15 euros, frais de port compris.
Je n'ai pas hésité longtemps. Aujourd'hui elles arrivaient dans ma boite aux lettres.
La boite TAMYIA accusait son âge. Il y manquait un ou deux accessoires mais les figurines étaient complètes, avec leurs casques d'équipage de char. Quant à la boite DRAGON, elle était encore sous blister plastique. Que demander de plus à ce prix là.

Les premières lignes françaises et leur réseau de barbelés

Au Vieil Armand, il reste de nombreuses traces des tranchées françaises mais elles ont été largement comblées par le temps, presque effacées. Nous retrouvons ci et là quelques abris empierrés, dépoque ou reconstitués par ceux qui entretiennent ces lieux, des restes de réseaux de barbelés et une cloche de guetteur en acier qui ne laisse dubitatif quant à son efficacité. Pauvre poilu qui, à l'intérieur, subissait un bombardement.
Au demeurant, la vue sur les Vosges aux alentours demeure magnifique.

Les boucles de la mentonnière, on imagine les dimensions liliputiennes

Sous ce titre barbare se cache le casque utilisé par les pilotes d'hélicoptères des cobras de l'US ARMY et de l'USMC

http://www.flighthelmet.com/pages/hh/hhitempage/phh201.htm
avant l'arrivée des casques munis du système"integrated helmet and display sight system ( IHADSS )" bref à affichage tête haute.

Je n'ai aucun élément sur la période d'emploi de ces casques SPH 4 mais les nouveaux systèmes furent mis en oeuvre à compter de 1985 et uniquement avec les hélicoptères Apaches. On peut donc penser que les SPH 4 étaient encore employés lors des opérations Desert Shield et Desert Storm.
Le SPH 4 est muni d'un boîtier de connection à l'arrière qui permet la jonction avec les bras articulés installés dans le cockpit du AH 1W et permetant de faire pivoter le tourelleau là où regarde le tireur. Il est également doté d'une petite lunette de visée et de deux pièces de velcro sur le protège visière qui permettent de fixer des lunettes de vision nocturne.
Je me suis donc servi des têtes tirées de la boîte US ARMORED TROOPS de TAMYIA, récemment achetée, comme vous le savez.
Le visage et l'intérieur de la bombe du casque sont creusés à la mini-perceuse puis les différents éléments sont mis en place à partir de matériaux classiques : carte plastique pour la protection de la visière, bande de feuille de plomb pour le support du boîtier de jonction du pantographe lui même en profilé plastique, feuille de plomb pour la mentonnière, profilés plastique et fil de fer pour le viseur et le micro.
Je suis moyennement satisfait du résultat de mon travail. Je n'ai pas réussi à représenter le bouton en croix verrouillant la visière et la protection de cette visière ne me plait qu'à moitié. Le micro est légèrement surdimensionné mais j'atteins là les limites des matériaux et des outils que j'utilise.
Je vais essayer de faire mieux avec le second casque qui sera peut être équipé de lunettes de vision nocturne, si j'en retrouve dans ma boîte à rabiot.