Lors des essais de mise en scène, nous nous sommes aperçus que ce petit bout de plage de Beyrouth, malgré sa taille réduite, laissait un bien grand vide. Nous avons alors décidé d'étoffer l'assistance en mettant en place deux figurines supplémentaires.
Après quelques secondes d'hésitation et une fouillle en règle de la boîte à rabiot, nous nous sommes résolus à un second seabee qui fera face au large en agitant un drapeau et un "combat camera", un photographe de guerre du service photographique de l'US NAVY ou de l'USMC.
Le seabee est charcuté à partir d'une figurine TAMIYA tirée de l'antique boîte US ARMORED TROOP,

en l'espèce, le chef d'engin debout avec le gilet pare-éclat M69. Nous lui ajoutons une nouvelle tête et un brelâge M1956 en scratch avec cartouchières, gourdes, baïonnette, trousse de premier secours de la boîte à rabiot.
Certaines lignes de couture du pantalon ont été gravées ainsi qu'un pli vertical dans les poches cargo.
La qualité générale de la figurine laisse à désirer et la pose est un peu bizarre mais cela devrait le faire, espérons-le.
Le "combat camera" est un mélange de jambes TAMIYA, le radio du set US GUN AND MORTAR,

d'un torse TRUMPETER, le marine agenouillé,

et de bras de provenance DRAGON.
Le torse, à la base, est revêtu d'un gilet pare-balle Interceptor que j'ai allègrement limé, poncé pour faire disparaître les détails inadéquats et le transformer en gilet M69. Des poches de poitrine en putty, un semblant de lacets de serrage sous les bras, un rabat de fermeture en feuille de plomb complètent la transformation.
Pour les jambes, j'ai poncé les jambières attenantes des brodequins qui, du coup, paraissent trop fins et trop longs mais comparés à mes propres brodequins de l'armée française, la longueur de la tige est quasiment la même. Des poches cargos sur les cuisses sont créées en putty et des lignes de couture sont gravées de long des jambes.
Ce photographe est armé d'un simple pistolet COLT  M1911 dans son étui de cuir. Il porte en bandoulière un sac pour appareil photo, une musette M1961 transformée par l'ajout de poches à base de cartouchières diverses et d'une lanière de portage.
Son appareil photographique est un Leica M4, entièrement scratché.

La mise en peinture des deux nouvelles figurines n'appelle pas de commentaires spécifiques. Elles sont peintes à l'instar des précédentes, en utilisant les mêmes teintes pour les mêmes équipements. Vous pouvez vous référer aux articles déjà écrits.
Les treillis sont peints en camouflage ERDL "highlands", avec prédominance de couleurs brune et désert. Les couvre-casques le sont en camouflage ERDL 2ème type, égalité de surface entre les 3 teintes dominantes. La couleur noire se sera limitée à des traits fins. Les branchages noirs sur le pantalon du seabee sont en HM67 gris panzer pour donner un semblant d'usure du vêtement.
Les gilets pare-balles et le harnachement du seabee sont drybrushés en HM83 pour donner une idée d'usure prononcée. En effet, ces équipements datent de la guerre du Vietnam, une dizaine d'années plus tôt, ils ont bien vieilli.
Les figurines ont été vernies en brillant avant de recevoir prochainement un ombrage à l'huile.

Vu rapproché de mon MO-MAT

C'est quoi ce mot magique, le "MO-MAT" ?
Je vous répondrai ceci dans la langue de Shakespeare :

"Accelerated traffic tests were conducted at the Waterways Experiment Station in October 1966 on panels of MO-MAT manufactured by Air Logistics Corporation, Pasadena, California. MO-MAT is a new and highly advanced fiberglas reinforced plastic material made of Stratoglas. The MO-MAT consists of 11- by 50-ft continuous panels of Stratoglas molded into a unique waffle-like configuration"

Que l'on peut traduire ainsi :
"Des tests de trafic accélérés ont été effectués à la Waterways Experiment Station en octobre 1966 sur des panneaux de MO-MAT fabriqués par Air Logistics Corporation, Pasadena, Californie. MO-MAT est un nouveau matériau très avancé en plastique renforcé de fibre de verre fabriqué à partir de Stratoglas. Le MO-MAT se compose de panneaux continus de Stratoglas de 11 pieds sur 50 pieds moulés dans une configuration unique en forme de gaufre".

Il s'agit d'un tapis de débarquement permettant la circulation sur les plages en évitant l'enlisement. Il a la forme des films drainants dits "delta" que l'on pose contre les soubassements des immeubles pour éviter les infiltrations.
Pour faire simple, voici à quoi cela ressemble :

https://cdn10.picryl.com/photo/1983/10/01/members-of-the-497th-engineer-company-prepare-to-roll-out-a-section-of-mo-mat-5b33df-1024.jpg

J'ai effectué de nombreux tests et recherches afin de trouver un substitut réaliste. Finalement, je me suis décidé sur des sacs alimentaires de mise sous vide gaufrés ( waffle-like en anglais, comme dans le descriptif ci-dessus ).
Certes, le gaufrage est moins profond et plus large mais l'effet est là.
Incovénient, ces sacs sont en PA/PE ( polyamide/polyéthylène ) donc difficiles à coller autrement que par soudure à la chaleur ou au moyen de colles spéciales dont la "Super Glue-3 Plastique" en vente dans toutes les bons magasins de bricolage, normalement. Reste à en trouver dans mon Leroy Machin local et à faire les essais nécessaires de collage entre le matériel et le support, le sable de la plage.
A défaut de collage, le tapis sera cloué au sol.
Avantage, ces matières acceptent les peintures enamel, en l'occurence HM103, crême.

Parallèlement, j'ai attaqué sérieusement le diorama. Le relief a été corrigé et validé, recouvert d'une couche de colle à bois et parsemé d'un sable très fin, celui qui sert à combler les vides entre les pavés de votre cour. Des traces de pas et de roues sont imprimées dans ce revêtement encore frais. Il reçoit une première couche de peinture TAMIYA XF-59, Desert Yellow bien sûr.

Je ne sais plus si je l'ai déjà dit, mais le débarquement des marines à Beyrouth Plage en septembre 1982 s'est déroulé au milieu d'un véritable bain de foule. La mise en scène exacte de mon dio n'étant pas encore détaillée ni fixée dans mon esprit, je vais certainement rajouter une sixième figurine, en l'occurence un soldat libanais, histoire de préciser la localisation de l'évènement en dessinant sur ce beau militaire de petits insignes nationaux dont le célèbre cèdre.
Comme souvent, mon soldat libanais est un mélange charcutier, des jambes ITALERI ( US MARINES CORPS réf. 310 ), un buste ITALERI ( TRUCK CREW réf. 325 ), des bras dont j'ai oublié la provenance et une tête VERLINDEN portant la fameuse casquette de base-ball typique du Vietnam ou OG 106 ou OG 107 FIELD CAP;
Dans les années 80, l'armée libanaise était habillée d'une version locale du "Cotton Sateen Utility Uniform OG-107"

https://www.heddels.com/wp-content/uploads/2019/03/fatigue-fashion-history-of-the-og-107-trousers.jpg.webp
qui se reconnaît entre autres par des passants de ceinture plus larges et boutonnés permettant le port de ceinturon et des épaulettes.
Ci-dessus, les militaires américains portent la casquette "Ridgeway Cap", utilisée entre 1951 et 1962.

https://www.militaryimages.net/attachments/81727532_546988395898041_7641339159998627840_o-jpg.251954/
Ci-dessus, le soldat libanais porte le "Cotton Sateen Utility Uniform OG-107" avec la casquette type base-ball qui est d'une couleur plus claire. Il porte les chargeurs de son M16 dans une sorte de bandoulière de toile ceinte à sa taille.
Un septième personnage prendra également place sur la plage, un chiot TAMIYA qui traînait dans la boîte à rabiot. Un clin d'oeil personnel à un petit chien qui avait été recueilli par les gendarmes de l'ambassade de France à Beyrouth à la même époque.

Malgré un titre prometteur, TAMIYA XF-59 DESERT YELLOW, le sable de la plage s'est révélée assez sombre. Il a donc été éclairci par brossage à sec ( drybrush ) d'abord en HM 148, marron clair râdome, puis en HM 28, gris camouflage.
Comme promis, quelques détritus, déchets, épaves, etc... ont été incorporés au diorama.
D'abord, deux moitiés de bidon ( 20 litres ? ) ITALERI peints aux couleurs de Castrol, vert et blanc, ont été enfoncés dans le sable. J'ai hésité à y décalcomanier le nom de la marque mais à cette échelle et sur de si petits bidons, le mieux aurait été l'ennemi du bien. Après peinture, ils sont rouillés par brossage à sec de HM 113, rouille, plus ou moins appuyé selon leurs positions sur la plage puis un brossage en HM 28 pour donner un aspect poussiéreux.
Ils ont été rejoints par une demi-roue quelconque, toujours ITALERI, une carcasse de moto et un pneu de moto, ces deux derniers provenant du kit DRAGON réf. 3009 US LIGHT INFANTRY dont j'avais renoncé à monter la motocyclette.
Les deux premières sont d'abord peint en noir puis brossées à sec en HM 113 pour donner l'aspect rouillé et enfin en HM 28. L'intérieur du pneu, étant plein, est peint en noir pour donner l'illusion de la profondeur. L'extérieur, après un sérieux ponçage pour simuler l'usure, est recouvert de HM 67, gris panzer, puis brossé à sec en couleur gris camouflage HM 28.
Petite touche finale, un carton vide, aplati et sali de bouteilles d'eau d'une marque arabe, normalement de la "naas", et quelques feuilles de journaux sont placés sous et sur le pneu, pour accentuer l'aspect de décharge sauvage.
Le tapis de débarquement MO-MAT est fixé avec des épingles de couturière. Celles sur les bords extérieurs du diorama sont enfoncées à ras et leurs têtes peintes en HM 103, crême,  comme le tapis. Mais le rendu final n'est pas des plus heureux, avec un effet ondulé qui ne me plaît qu'à moitié.
Trois autres épingles sont plantées sur le bord du tapis, côté plage, pour représenter les piquets de maintien. Ils sont peints en rouille, HM 113. Leurs têtes seront peints couleur métal car usés par les coups de masse qui les ont enfoncés.